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Né à Paris, en 1944, Christian Boltanski, qui n’a suivi aucun enseignement artistique, se plaît à revendiquer son parcours d’autodidacte. Son œuvre expérimentale, associant les moyens d’expressions les plus variés (photographie, installation, vidéo, cinéma, marionnettes…), puise son inspiration dans des thématiques universelles, à savoir le poids de l’histoire, la mémoire, l’inconscient collectif et individuel, l’enfance et l’obsession de la mort.

Jusqu’en 1967, l’artiste présente des Peintures d’histoire et d’événements dramatiques. Puis, c’est au mois de mai 1968, que se tient sa première exposition personnelle, intitulée « La vie impossible de Christian Boltanski », dans le cinéma le Ranelagh, à Paris.
Entre 1969 et 1971, ses premières œuvres, se voulant autobiographiques, se concrétisent par des Reconstitutions kaléidoscopiques de son enfance, des Albums de familles, des histoires imaginaires, des enregistrements de chansons, et la publication de livres (Recherche et présentation de tout de qui reste de mon enfance, 1944-1950 ou La reconstitution d’un accident qui ne m’est pas encore arrivé et où j’ai trouvé la mort, 1969). Il réalise également des installations, ses Inventaires, dont les objets retracent la vie d’anonymes.
A partir de 1975, il crée les Images modèles, puis s’adonnant en 1985 aux plaisirs de l’illusion, met en scène le Théâtre d’ombres, où s’animent des silhouettes de pantins. Dès 1986, suivant une démarche de fétichiste et d’ethnologue, il entame la série des Ombres et Monuments, des Reliquaires et des Réserves. Avec ces empilements de boîtes de biscuits en fer blanc, ces murs de photos en noir et blanc éclairées par la lumière blafarde de petites ampoules et placardées en souvenir des victimes de l’Holocauste, ces mémoriaux rappellent aux vivants, les oubliés.

Par ailleurs, l’année 1987 est dominée par la rencontre retentissante du plasticien avec la scène de la danse. En parfait néophyte et désireux de questionner les rapports sujet/objet, Boltanski accepte par défi de collaborer avec le chorégraphe Dominique Bagouet, pour lequel il réalise la scénographie du spectacle le saut de l’ange, donné dans la cour Jacques Cœur à Montpellier.

L’importance de l’énumération et de l’archivage, puis l’obsession de la liste (ex : Liste des Suisses morts dans le Canton du Valais en 1991, 1993) dont témoignent les œuvres qu’il réalise dans les années 1990, sont là pour rappeler que dans la masse, c’est toujours l’individu qui compte. Comme en 1998, lors de son exposition au Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, où il expose sous l’intitulé « Menschlich » (humain) une installation murale faite de centaines de photos d’anonymes « dont on ne savait rien, tous uniques et sans mémoire, sans identité, pas remplaçables et remplacés ». Ces années sont marquées aussi par un fort investissement dans le domaine du spectacle, qui prolonge et enrichit le travail plastique. Il réalise ainsi, en collaboration avec Jean Kalman et Frank Krawczyk, de nombreuses œuvres-spectacles, installations éphémères et animées qui mêlent à des éléments habituels de son vocabulaire l’intervention d’acteurs, de sons et d’effets lumineux, dans des lieux souvent insolites.

Parallèlement à ces spectacles, ses expositions deviennent de plus en plus narratives et scénographiées, formant ainsi une œuvre globale, articulée autour de thèmes particuliers : le temps, la mémoire, l’être humain, la mort. Son travail devient ainsi universel par le détour du particulier et il envisage même, pour l’an 2000, de nommer tous les habitants de la Terre : un projet utopique, qu’il doit abandonner mais dont l’esprit nourrira les œuvres à venir. Il va désormais privilégier des projets au contenu humaniste qui relèvent du registre de la fable, allant jusqu’à former de véritable légendes. Il développe ainsi le projet de constituer une archive de tous les cœurs du monde, pour lequel il collecte, au fil des expositions le son de dizaines de milliers de battements de cœurs de dizaines de milliers d’individus, qu’il enregistre, étiquette, archive, et qui forment, depuis 2005, les Archives du cœur qui seront installées de façon pérenne sur l’île de Teshima, proche de l'ile de Naoshima dans une mer intérieure du Japon, en 2010. Dans le même esprit de ces œuvres « paraboles  et utopiques », Christian Boltanski a « vendu sa vie » (l’enregistrement vidéo en continu de ses faits et gestes dans sonatelier) en viager à un collectionneur, pour réaliser une installation permanente en Tasmanie. C’est ce qu’il appelle « sa partie contre le diable ».

le saut de l'ange (1987)
dix anges, portraits (1988)

le saut de l'ange
photos Marc Ginot
photo Chritian Ganet
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