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bernardo montet /danseur



Métis d’origine guyanaise et vietnamienne, Bernardo Montet a grandi entre l’Afrique et la France. Des origines mêlées qui trouvent à s’exprimer au travers de la danse. A Bordeaux, il se forme aux techniques classiques, puis il découvre la danse contemporaine à Paris où il s’initie aux techniques américaines. En 1979, il rencontre Catherine Diverrès et après avoir dansé dans différentes compagnies, fonde avec elle le Studio DM.
Ensemble, ils créent leur premier duo après un voyage au Japon où ils rejoignent Kazuo Ohno, l’un des fondateurs du butô. Son enseignement leur permet de trouver leur propre langue aux marges des courants dominants de l’époque. Cherchant à rompre avec les tendances les plus prégnantes du moment, influences classiques et modernes : expressionnisme allemand et postmoderne américaine, ils inventent un univers à la poésie crépusculaire, une danse d’une grande physicalité faite d’intensités et de ruptures. En parallèle aux pièces créées avec Catherine Diverrès, Bernardo Montet continue son propre parcours qui prend appui sur des rencontres. En 1986, il rejoint François Verret le temps d’un duo, la chute de la maison de carton.
L’année suivante, il imagine un solo, pain de singe issu de ses échanges avec le cinéaste mexicain Téo Hernandez. Les collaborations du chorégraphe témoignent déjà de ses préoccupations artistiques. Chacun de ses gestes est porté par l’exigence et la radicalité d’un esprit de résistance. Au crépuscule ni pluie ni vent les fait entendre avec une puissance renouvelée. Ce solo créé en 1993 est nourri des thèmes qui hantent sa danse : travail sur l’identité et la mémoire, réflexion sur l’asservissement, la montée des extrémismes, l’exclusion. La puissance explosive de ses gestes est chargée d’une question première : comment casser la logique de la violence ?
Après avoir été codirecteur du Centre Chorégraphique de Rennes avec Catherine Diverrès, Bernardo Montet réunit une équipe et poursuit son propre travail en affinant tout ce qui touche à la conscience des corps. Il crée opuscules en 1995 puis, avec la complicité de Pierre Guyotat auteur et récitant dans issê timossé, il revient sur l’histoire du colonialisme et son tracé qui imprègne tacitement les consciences. Dans ma’ lov, il traite de la notion de territoire et des guerres qu’il provoque. Avec dissection d’un homme armé, l’Afrique d’aujourd’hui contemple ses ruines en dévisageant le corps armé dont le chorégraphe dissèque les états jusqu’au plus simple dénuement, depuis la perte d’identité de l’individu jusqu’à la masse, l’anonymat du groupe.
En février 2001 il signe bérénice de Racine avec le metteur en scène Frédéric Fisbach. En février 2002, Bernardo Montet créé o.more, pièce réalisée après différents stages et ateliers menés en Afrique et au Maroc et comprenant exclusivement des hommes.
En juillet 2003, Bernardo Montet succède à Daniel Larrieu à la direction du Centre chorégraphique national de Tours.
A Tours, il crée neuf pièces : parcours 2C (vobiscum) (avec le plasticien Gilles Touyard) en 2004, coupédécalé avec Eran Tzur pour la composition musicale (2005), les batraciens s’en vont (2006) et batracien, l’après-midi (2007), deux pièces réalisées avec Lorella Abenavoli pour la création électroacoustique, apertae (2008), switch me off (coécrit avec Thomas Ferrand, 2009) et god needs sacrifice (2010). Toutes ses pièces, portées par l’exigence et la radicalité, traitent de sujets qui lui sont chers : le colonialisme, la mémoire, l’identité, la conscience des corps, la résistance… Chaque chorégraphie surgit de la précédente pour tisser une image à la fois semblable et différente : les corps, dans leur dimension poétique et politique, rejouent le monde qui nous entoure. Bernardo Montet développe également des projets singuliers dans la Ville tels que la marche des anges (2007) ou veiller par le geste (2008). Actuellement, il travaille sur deux pièces : isao, un solo pour Gaby Saranouffi en présence du musicien Pascal Le Gall (création au Dansoir à Paris en décembre 2010) et des hommes, une pièce de groupe en collaboration avec Frédéric Fisbach et Geneviève Vincent (en avant première à Tours en juin 2011).

En savoir plus : www.ccntours.com

grand corridor (1980)
scène rouge (1980)
voyage organisé (version 1980)
daphnis et alcimadure (1981)
toboggan (1981)

scène rouge
Bernardo Montet à gauche
photo
Guy Delahaye
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